Holycratie

L'holycratie fonde ses principes d'action et d'auto-organisation sur une vision holistique du réel.

 

L'Homme, chaque individu, chaque être quel qu'il soit, est vu comme l'expression et la résultante locale d'une réalité unifiée. Nous sommes la totalité, qui aspire à exprimer et célébrer ses potentiels de vie, dans et à travers des formes inter-dépendantes et complémentaires.

 

Ainsi, nos élans naturels, lorsqu'ils ne sont pas filtrés et déformés par l'illusion d'être séparé du reste de l'existence, sont la manifestation locale et parfaite d'un courant de vie universel qui nous traverse, et qui soutient une expression symphonique du vivant.

 

Ces élans, dits « inspirés », répondent donc à un appel de la vie dans son ensemble : servir Sa joie. Cette joie est le mobile universel, l'élan vital qui pousse tous les êtres à l'exploration infinie des potentiels vivifiants de l'existence. Ultimement, cette joie est appelée à être goûtée et célébrée dans le coeur de chaque être, c'est-à-dire de chaque expression de cette omniprésente vitalité créatrice.

 

Ainsi, ce réel est un tout vivant, en perpétuel devenir de lui-même. Il est unifié par une conscience omniprésente, bien que reflétée de manière fort différenciée dans ses diverses expressions et facettes. Cette unicité organique du réel se reflète par une auto-régulation et une auto-organisation naturelles. C'est comme inscrit dans « la géométrie du réel ».

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

 

Ainsi, plutôt que de se limiter à une vision limitée, décousue, étriquée et mentale du réel - et à s'organiser en fonction -, l'holycratie invite à se syntoniser à une nature superordonnante, et à s'appuyer sur sa capacité intrinsèque et illimitée à générer, régénérer, et expanser l'expérience de la vie.

 

Sur un plan pratique, cette compréhension permet notamment de reconnaître :

 

• que chacun a nécessairement sa place légitime, unique et sacrée dans l'expression globale de la totalité. C'est une conséquence de la nature holistique du réel

 

• que rien ne peut mieux servir la vie dans son ensemble que d'autoriser et de s'autoriser à suivre ses élans inspirés : ce qui nous appelle de l'intérieur, s'impose à soi comme une évidence, fait vibrer notre coeur et expand notre être. Ainsi, l'holycratie incite les pairs formant une équipe de cocréation à s'encourager mutuellement à suivre leurs élans les plus profonds et sincères, à chaque instant, plutôt que tout autre agenda, a contrario vécu comme une contrainte, une limitation, une obligation ou un devoir. Toutefois, cela se fait évidemment de manière responsable, notamment lorsque cela remet en question des engagements préalablement consentis

 

• que toute tension perçue ou ressentie est le signe donné par le vivant qu'un mouvement doit être fait pour rétablir « le flux » : cet état de « grâce » dans lequel tout se fait « tout seul », signalant que nous sommes alignés sur le courant de vie, plutôt qu'être coupé de lui ou de lui résister. Dit autrement, une tension révèle une dissonance, et derrière elle, un voile masquant l'unicité du réel. Elle invite à une correction immédiate, afin de ré-établir notre juste note et mélodie dans la symphonie du vivant

 

• que chaque être est une partie de soi (et réciproquement) et que l'extérieur (visible) est un reflet de l'intérieur (de l'être). Cette vision holographique encourage chacun à un constant regard intérieur et à un travail sur soi lors de difficultés organisationnelles ou relationnelles.

 

• que la vie fonctionne à merveille pour peu qu’on l’écoute, en soi et autour de soi, et qu’on la laisse faire. L’holycratie incite donc à une posture d’accueil du mouvement de la vie, en soi et autour de soi, de reliance dans l’auto-organisation symphonique du réel et de pleine conscience quotidienne pour maintenir vivant notre alignement sur le courant de la vie.